Le groupe des BRICS, formé en 2006 a été marqué par un développement économique important. Xi Jinping entend que sa seconde décennie d’existence soit celle d’un accroissement du rôle géopolitique des pays émergents, en faveur notamment de la sécurité collective.
Les émergents craignent un désengagement de la Chine qui a investi massivement au travers de l’initiative des Routes de la Soie du XXIème siècle. Pour faire pièce à cette crainte, Xi Jinping a annoncé un financement de 500 millions de yuans supplémentaire à la Nouvelle Banque de Développement des BRICS pour favoriser la coopération économique et commerciale entre les membres. Cette coopération est restée limitée : 5,7% seulement des investissements des BRICS se font entre les 5 pays. Les BRICS ont réaffirmé formellement leur attachement à la mondialisation, quand les pays occidentaux connaissent une poussée de protectionnisme.
Il semble difficile pour les BRICS de bouleverser l’ordre financier mondial, le capital circulant par New York et Londres étant encore bien plus important que dans les places émergentes. Mais plusieurs enjeux se détachent pour cette nouvelle décennie, soulevés par l’une ou l’autre des parties :
Mettre les produits des entreprises des BRICS aux standards occidentaux ;Créer une plateforme de e-commerce commune aux BRICS avant de la généraliser aux pays de l’OMC ;Produire une croissance verte, inspirée par les Objectifs de développement durable de l’agenda 2030 des Nations Unies. Le cadre légal de ce développement durable est en progrès constant ;Accélérer la montée en gamme technologique pour créer une croissance intelligente, à l’image de ce que la Chine fait avec le programme « Internet + ». La Chine a donné 4 axes de réponse à ces enjeux : fixer des objectifs précis à la coopération, renforcer la complémentarité des stratégies de développement, rendre l’ordre international plus juste et équitable et promouvoir l’échange entre les peuples.
Ce sommet de Xiamen était l’occasion pour la Chine de relancer le groupe des BRICS qui était passé au second plan depuis le lancement des « Routes de la Soie du XXIème siècle », mais aussi du fait des difficultés économiques que connaissent les autres pays. Si la coopération va continuer de s’approfondir progressivement entre des pays qui sont bien souvent concurrent pour attirer les investissements occidentaux, il s’agissait surtout de faire pièce à la montée du protectionnisme dans les pays développés. En effet, si la Chine cherche de nouveaux débouchés à travers ses nouvelles Routes, elle ne souhaite pas perdre brutalement l’Europe et les Etats-Unis où se trouvent ses principaux clients.