La Chine est le principal fournisseur de produits médicaux et est très demandée à l’étranger. Le pays a exporté 70,6 milliards de masques un peu partout dans le monde entre les mois de mars et mai 2020. Le coût de ces exportations est évalué à 10,2 milliards de yuans en avril 2020 soit 1,33 milliard d'euros. En Chine, le marché du masque éclate et donne lieu à de nombreux abus. En effet, la demande croissante de masques dans le monde a permis le développement de milliers d’entreprises productrices de masques en Chine. Sanqi Medical, situé à Rizhao peut produire en moyenne jusqu’à 3 millions de masques par jour. À Pékin Naton Medical Group, spécialisé à l’origine dans des prothèses orthopédiques et des implants dentaires s’active dans la production de masques à destination de la France et y expédie environ dix millions de masques par semaine. Mais, en parallèle, des ateliers de fabrication clandestins émergent. Pékin, décide de contrôler la situation en chapeautant les exportations. Ainsi, selon un communiqué conjoint du Ministère du commerce, de l'Administration générale des douanes et de l'Administration d'État de contrôle du marché le pays a renforcé sa supervision sur les exportations de masques non chirurgicaux. Ils doivent obligatoirement répondre aux normes de qualité de la Chine ou des destinations d'exportation respectives.
La pénurie mondiale de masques déclenche en Chine, une course vers le tissu « non-tissé fondu-soufflé », un trésor en ces temps de pandémie. Ce tissu utilisé pour la fabrication des masques sert à empêcher la propagation du virus. Il en est considéré comme l’élément le plus important, sa qualité ne pouvant donc être négligée. En temps normal, la fabrication de ce tissu n’est pas le secteur le plus actif, mais depuis quelques mois on comptabilise environ 20 000 nouvelles entreprises soit 40 fois plus par rapport au total des entreprises de ce secteur en 2019. Le point de départ de la multiplication de ces entreprises se trouve à Yangzhong dans le sud de la province du Jiangsu. Elle apparaît soudainement comme étant la ville du tissu non-tissé fondu-soufflé », en effet pas moins de 867 entreprises spécialisées dans la commercialisation de ce tissu y ont vu le jour. Néanmoins, le fléau des marchés clandestins persiste. Le Bureau de supervision du marché de Yangzhong a procédé à un contrôle aléatoire dans certaines entreprises locales et peu d’entre elles produisent un tissu correspondant aux normes de filtration bactérienne supérieures à 95%. Au total plus de 89 millions de masques jugés non conformes avaient été saisis, d’après une responsable de l'Administration de supervision des marchés. Des appels locaux sont lancés pour inciter la population à rester rationnel et pour dénoncer comme un crime la vente de masques non-conformes (Sichuan).
Par ailleurs, on assiste à une augmentation du prix des masques sur le marché et hausse des coûts logistiques est l’une des justifications de cette spectaculaire envolée. Alors que la demande en masques de protection a explosé dans le monde entier, les fournisseurs en profitent pour dégager de la marge sur leur produit. La hausse des prix, peut aller jusqu’à 40 fois le montant réclamé en situation normale. En Chine, les masques coûtaient près de 3 à 4 centimes d’euros, il faut maintenant compter désormais jusqu’à 60 centimes l’unité pour le même produit pour les distributeurs. Outre des frais de logistiques plus importants, les distributeurs expliquent cette hausse par le moyen de transport utilisé, car ces masques sont envoyés par avion et non plus par porte-conteneurs afin d’aller plus vite.
