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L'objectif de l'Association franco-chinoise de développement commercial partagé est d'améliorer la compréhension réciproque entre Chinois et Français
et de favoriser la création de liens commerciaux durables entre les deux peuples.

Note stratégique 2019

Pour un changement de position vis-à-vis de la Chine.
 
                La vision qu’ont adopté aujourd’hui les fonctionnaires européens, largement appuyés par les milieux intellectuels et économiques est la suivante : faire barrage aux ambitions chinoises, notamment par peur d’une prise de contrôle massive des entreprises européennes par des entreprises d’Etat chinoise et par peur d’une inondation du marché par des produits chinois.
                Cette vision est largement dépassée voire anachronique. La Chine est désormais un immense marché de consommation qui sera demain le premier au monde. D’autre part, la Chine est en difficulté par suite de la guerre commerciale sino-américaine : les investissements à l’étranger hors route de la soie sont interdits aux entreprises publiques et largement déconseillés pour les entreprises privées. Cette situation de raréfaction des investissements chinois, est pérenne étant donné la volonté chinoise de piloter l’atterrissage de son économie sans s’endetter.
                Cette situation présente des opportunités pour les produits et capitaux français. Sur un marché toujours dynamique dans les villes secondaires et mature dans les villes principales, de nombreuses entreprises françaises pourront rencontrer, voire créer une clientèle. D’autre part, une production locale pour le marché chinois sera favorisée par la clarification des règles d’investissement.
 
                Toute stratégie européenne est rendue impossible par les relations spéciales que la Grèce, la Hongrie, et désormais l’Italie ont avec la Chine du fait de leur intégration à l’initiative des Nouvelles routes de la Soie. D’autre part, les pays déjà fortement exportateurs comme l’Allemagne (également les Pays-Bas ou l’Autriche) sont soumis à des contraintes différentes vis-à-vis d’un client important. Les Etats-Unis jouent leur carte, et pourraient obtenir des conditions ultra-favorable et une prépondérance sur ce marché, par rapport aux autres acteurs occidentaux. La France doit donc développer une stratégie autonome et rapidement.
                On oublie souvent que les Nouvelles routes de la Soie sont à deux sens. Rester à l’écart par principe est incompréhensible, quand les pays voisins y sont rattachés, soit officiellement, soit de facto. Il faut négocier le rattachement de la France, et obtenir de nombreuses contreparties permettant à nos PME de se développer en Chine. La France est l’acteur de poids qu’il manque à la Chine pour légitimer son initiative : cela nous donnera une force de négociation supplémentaire qui ne peut aller qu’en s’amenuisant si nous attendons pour ouvrir ces négociations.
 
                Les entreprises françaises sont elles aussi face à une opportunité sans précédent : investir un marché complexe, relever un nouveau défi de croissance. PME et start-up françaises peuvent proposer des services et des produits différents aux consommateurs ou entreprises chinois. L’Etat doit renforcer ses moyens d’information et ses financements à l’export (publics ou privés), mais c’est aux entrepreneurs de se tourner vers ce marché et d’engager une nouvelle étape de leur croissance.
 
                Il ne faut donc pas basculer dans le protectionnisme au moment où nous pouvons cueillir les fruits de l’ouverture chinoise.
 



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