Etat du marché à juin 2019 Hong-Kong a été rétrocédée à la Chine en 1997. La République Populaire de Chine s'est alors engagée à maintenir le principe "un pays, deux systèmes", pour 50 ans.
Hong-Kong compte pour 3% du PIB de la Chine, contre 16% au moment de la rétrocession (1997). Mais la RAS garde une grande importance économique, car deux tiers des investissements directs étrangers transitent par Hong-Kong avant de rejoindre le continent. D'autre part, elle reste une place essentielle pour le financement des entreprises chinoises avec 156 milliards de dollars levés depuis 2012, à Hong-Kong, ce qui est un total supérieur aux fonds levés par les entreprises chinoises en Chine continentale ou à Wall Street.
La Bourse de Hong-Kong a pris une importance croissante ces dernières années, elle est parfois préférée par les entreprises chinoises par rapport à Wall Street. Elle a innové récemment avec : le lancement du Hong-Kong Connect en 2014 (qui permet aux investisseurs de Chine continentale d'investir à Hong-Kong, via la bourse de Shanghaï), une réforme des mécanismes d'introduction en Bourse sur les marchés domestiques chinois, la possibilité offerte par la Bourse de Hong-Kong de coter des structures avec des droits de vote multiples ou le lancement proche du nouveau marché technologique chinois (cf François Perrin, gestionnaire de portefeuilles chez East Capital, pour Les Echos du 20/06/2019).
La monnaie hong-kongaise est le dollar de Hong-Kong, piloté par la Hong Kong Monetary Authority (HKMA). Il est arrimé au dollar US depuis la crise financière de 1983 et peut fluctuer entre 7,75 et 7,85 pour 1 dollar US depuis 2005. La Chine étudie l'hypothèse d'un arrimage au reminbi chinois, compte-tenu de la désyncronisation entre le cycle économique américain et celui de Hong-Kong (Kyle Bass, Directeur des investissements pour Hayman Capital in Les Echos du 21/08/2019).
Actualités
Juin 2019. Des manifestations importantes (certaines estimations indiquent 2 millions de participants) ont eu lieu à Hong-Kong, en opposition au projet gouvernemental d'autoriser les extraditions de prisonniers vers la Chine continentale. Face à l'opposition interne, mais aussi à la pression de la communauté internationale et du milieu des affaires (par exemple Fred Hu, directeur du fonds Primavera Capital), Carrie Lam, chef de l'exécutif de la RAS de Hong-Kong, a décidé d'ajourner ce projet. D'après Jean-Pierre Cabestan, Les Echos du 17 juin 2019, cette "victoire des manifestants tient aussi au fait qu'ils demandaient le maintien du statu quo, et non davantage de démocratie comme en 2014". En 2014, le mouvement des parapluies demandant des élections démocratiques n'avait pas été entendu.La RAS de Hong-Kong constitue une enclave d’économie totalement développée, au milieu d’un pays encore émergent ; à ce titre, elle pose plusieurs défis au gouvernement central de Pékin, en matière économique. Comment maintenir l’ascenseur social dans une région où la croissance a « atterrit » ? Éric Florence, Directeur du Centre d’études français sur la Chine contemporaine à Hong-Kong, explique dans Les Echos du 2 juillet 2019 la précarité des jeunes hong-kongais, notamment vis-à-vis du logement, et les inégalités très importantes qui règnent sur le territoire de la RAS (35% du PIB au main des dix plus grandes fortunes). Le gouvernement central chinois se heurte ici à des obstacles semblables à ceux des pays développés et à l’occasion de d’élaborer des solutions reproductibles dans d’autres mégapoles chinoises. Quant aux libertés publiques, il se doit de rester un tant soit peu protecteur, dans la perspective de long-terme d’appliquer à Taïwan la solution « un pays, deux systèmes ».